la cohabitation

No comment, just have a look.........

Un peu piège à touristes mais on en a eu pour notre argent, 10 € la journée, au début du delta, à 1h30 de route de Saigon, plusieurs arrêts sur des îles, pour nous faire gouter (et acheter) du miel, des sucreries à la noix de coco, de l'artisanat, virée en bateau, canaux un peu embouteillés, la Venise verte mais avec des bananiers, des cocotiers, des arbres à pain etc. Bon, pas mal mais ce n'était qu'un aperçu, on s'en doutait, on assume notre statut de touristes de base !! la prochaine fois, on fera autrement.
Eaux très polluées, très sales, où se baignent les enfants et que les plus pauvres utilisent pour la nourriture et la lessive.....

Bicoques sur pilotis, la plupart et quand elles ne le sont pas, elles disparaissent lors des crues qui peuvent être dévastatrices. L'une des îles, Unicorn, je crois était le repaire des activistes communistes pendant la guerre.

Au retour, arrêt à la pagode Vinh Trang à My Tho, où est érigée une énorme statue du "Happy ou smiling Buddha", très belle pagode, mais plus de batterie, donc pas de photo (consultez internet), la plus grande pagode, construite en 1849, du Sud-Ouest vietnamien.

Retour en état d'épuisement, chaleur moite toute la journée, bain prolongé dans la piscine puis marche assez longue ce soir pour aller dîner dans les "beaux quartiers" après avoir acheté quelques pièces de tissu. Mon blog se termine demain. départ Mardi à 8h30, direction Hong Kong, avec escale de 8h, en principe, on sort de l'aéroport pour aller se balader avant de reprendre l'avion qui normalement nous ramène à Paris à 7h35, mercredi matin.. Nos valises sont très lourdes, objets ethniques, tissus, fringues et 6 kg de riz, donnés par la famille Jaraï de Pheoh dans un sac de la coopérative de Kon Tum, j'espère que cela passera la douane, plus une couverture ethnique tissée par sa marraine, sympa mais bien lourd tout cela !!

Sommes revenues à Saïgon jeud après-midi, très fatiguées et bien contentes d'avoir trouvé un super hotel très bien placé, pas cher car en promo (15 € par nuit, avec petit déj buffet absolument énorme qui nous fait tenir jusqu'au goûter ! ) et cerise sur le gâteau, piscine sur le toit, au dixième étage, qui nous offre une vue absolument magnifique sur la ville et ses immeubles.

Détente, balades en ville, shopping, découverte de nouveaux quartiers et piscine après la chaleur étouffante des rues parfois nauséabondes.

Le shopping, c'est parfois un peu galère, car les vendeuses se précipitent, à la limite du harcélement, parlant 2 mots d'anglais et ne sachant pas vraiment répondre à la demande du client. Je marchande, comme tout le monde et j'ai maintenant une connaissance assez précise des prix qui devraient être pratiqués, je marchande tout, restau, taxi, fringues, souvenirs; Anne me laisse faire. Cela m'amuse et je pense que les gens ici apprécient le marchandage comme au Magreb.

Balades aussi dans le business district pour découvrir les grands immeubles, dont la plus haute tour du Vietnam qui n'a que 49 étages. N'avons pas pu y aller car déluge, on y retournera lundi. Avons rencontré un Breton sympa qui a ouvert "le café de Paris" il y a 6 mois dans ce quartier.

Après avoir visité deux shopping centers "style international", nous sommes revenus au "Monoprix" vietnamien, plus sympa plus abordable et où il y avait une journée consacrée aux arts vietnamiens, dont musique traditionnelle.
Retour à l'hotel pour se reposer après la chaleur de la journée.. Et ce soir, on verra.
Demain, journée de découverte du Delta du Mekong, du moins le début, car il faudrait environ 3 ou 4 jours pour aller jusqu'aux parties les plus intéressantes, ce sera une autre fois.
Beaucoup de moustiques le soir et après les orages et la pluie..

Le matin, visite du village Bahnar à 15 minutes du point Com où  nous avons travaillé, très pauvre, avons malheureusement assisté au départ des villageois pour l'enterrement d'un petit enfant, sans le savoir (nous en sommes aperçues en revenant à l'église et au point com, où tout le monde était rassemblé.

Dernier goûter matinal avec les filles du groupe BAFA et adieux puis pause café avec Pheoh dans un très joli café ethnique, Eva Café. laprès midi, orphelinats Vinh Son 2, 4, 5, 6 et distribution des jouets que nous avons apportés ou achetés à Kom Tum, le jouet favori a été le "baby bouncer", animal en gros caoutchouc, qui permet aux enfants de se déplacer en faisant des bonds, ils adorent.. Beaucoup de misère, ils sont nombreux, apparemment pas trop mal nourris mais en manque d'affection, c'est évident. lors d'une des visites, un petit garçon d'une dizaine d'années est tombé d'un arbre et a dû être conduit à l'hôpital, nous craignons qu'il ait perdu un oeil.. c'était horrible, nous n'avons pas encore eu de nouvelles.

Journée très éprouvante... qui s'est terminée avec Pheoh à la foire de Kom Tum, genre de marché et fête foraine, le soir.

départ le lendemain matin, c'est triste de quitter tous ces jeunes qu'on a vraiment aimés et aidés un petit peu, je l'espère..

Cours avec le groupe BAFA. les filles aiment jouer à la marchande. Là, nous avions apporté tous les jouets achetés à Kom Tum  destinés à l'orphelinat où nous allions nous rendre dans l'après-midi. Nous leur avons proposé de choisir parmi tous les jeux, crayons également, ce que nous avions collecté en France car elles travaillent comme assistantes maternelles dans des orphelinats différents. Il y en a 6 aux alentours de Kom Tum, et chacun d'entre eux accueille entre 100 et 200 enfants. Ils ne sont pas tous orphelins mais les villageois très pauvres confient aux orphelinats l'éducation de leurs enfants et si un élève brillant est repéré à l'école, on lui offre alors la possibilité de poursuivre ses études au collège et lycée (sorte sponsoring).
Les familles sont très nombreuses (de 5 à 8 ou 9 enfants. La contraception est très mal vue. Dans chaque maison de Kom Tum, se dresse un autel à la Vierge et les offices religieux durent 2 heures. Les filles auxquelles nous enseignons se lèvent à 4 h du matin, vont à la messe à 5h, s'occupent des plus petits, font la cuisine, le ménage et bossent ainsi tous les jours jusqu'à 18h !!

Pas de repos, peu de jours de vacances...C'est pourquoi demain, Pheoh a une organisé pour elles et nous une journée détente dans un parc d'attractions et au bord d'un lac à 60 km de Kom Tum (10 km de PLEIKU, là où nous avons atterri il y a une semaine). Cela leur permettra de sortir un peu de leur environnement habituel et de rigoler un peu entre elles. 2 guides Bahnar vont se joindre à nous avec leurs guitares.

voir le site bahnar : http://vietnam.vnanet.vn/vnp/fr-FR/13/39/39/39841/default.aspx

http://www.vietnammonpaysnatal.fr/dantoc_bana3.htm

Pour info

JARAÏ

Le pays jaraï est situé sur le plateau de Darlac dans le sud du Vietnam ; Pleiku en est la ville principale. S'étendant à l'intérieur du Cambodge à l'ouest, il est contigu au pays rhadé au sud. La langue jaraï, parlée par 325 000 personnes, fait partie du groupe linguistique malayo-polynésien. On peut diviser l'ethnie jaraï en plusieurs sous-groupes : Habau, Hodung, Sesau, Chu Ty et Plei Ky. Les maisons jaraï sont orientées selon l'axe nord-sud et occupées par plusieurs familles d'un même clan ; elles sont construites sur pilotis, avec une plate-forme en avancée. Il existe une salle commune pour les réunions familiales et la réception des invités (Laffont). L'économie jaraï repose sur la culture du riz sur brûlis pratiquée sur les hauts plateaux. La chasse et la pêche fournissent un complément à leur subsistance. Les Jaraï ont une filiation matrilinéaire et un système de mariage exogame. Certains clans ont des relations totémiques avec des buffles sauvages ou domestiques, des reptiles, des oiseaux. Les tabous relatifs à ceux-ci impliquent certains interdits, dont la consommation de certaines viandes et la prohibition de conserver certains animaux chez soi. C'est la femme elle-même qui fait la demande en mariage. Le contrat est amorcé quand les membres de la famille du mari délèguent un intermédiaire chargé de cadeaux, de bracelets vers la famille de la femme. La dot acceptée, le fiancé se dirige vers la source du village et adresse une prière aux esprits de la source. Le mariage lui-même et sa cérémonie se déroulent dans la demeure de l'épouse où, entre les deux familles, a lieu un échange de bracelets et de poulets (valeurs essentielles des Jaraï). Le couple séjournera jusqu'à la naissance du premier enfant dans la famille de la femme et ensuite choisira lui-même son propre logement et lieu de résidence. L'héritage d'un mort est partagé entre les membres de la maison par le chef du clan. Si une femme meurt, sa sœur non mariée est mise en demeure d'épouser le veuf ; […]

Départ en taxi pour le village de Pheoh (1900 habs), habitations dispersées autour de l'église, la maison communale, l'école, plantations de manioc, café, hévéas, bananiers, avocadiers, bambous et en bas du village, rizières, la récolte du riz est en train de se faire, le riz sèche sur la route des deux côtés, il ne reste qu'une bande étroite pour passer et dans le village, sentiers entre les plantations, le riz sèche devant les maisons sur des baches. quelques cochons, quelques vaches et petits veaux, beaucoup d'enfants, beaucoup de pauvreté...

Les maisons en bois, sur pilotis sont très basiques, peu de meubles, un ou deux lits, pas de matelas, des nattes pour prendre les repas, un vague garde manger, un trou à l'extérieur pour les toilettes, une réserve d'eau dans un arbre, une "cuisine' et un "cabinet de toilette" à l'extérieur entre deux baches bleues qui servent de paravent, évidemment aucun sanitaire, des bassines pour la vaisselle et la lessive et la toilette.

Nous préparons le repas avec nos hôtes, légumes, poulet très dur, très maigre grillé à la broche (tige de bambou) au-dessus d'un feu basique alimenté par le petit bois ramassé aux alentours et attisé par le soufflet que Francis leur a rapporté de France (un outil inconnu dans la région et qui fait l'objet de beaucoup de convoitise chez les voisins). Toute la famille s'est rassemblée, les soeurs, les frères, les neveux, bébés, sont venus nous accueillir, ils habitent tous dans le village, sauf Pheoh, prof dans un autre village dans une école primaire, la seule, la plus jeune à avoir fait des études. Tous les autres travaillent la terre, un lopin de terre (riz, manioc) héritée des parents (le papa est mort en 2009, la maman, très maigre, petite, édentée, mais bien accueillante, a 75 ans).

Tous font partie de l'ethnie Jarai, animiste, mais ici ils sont catholiques. La mission fut fondée en 1850 et on voit que le catholicisme ici est un peu "envahissant"... On comprend vite pourquoi il y a tant d'enfants par famille, pas question, nous dit Pheoh, d'évoquer la contraception.. Au-dessus de l'église en bois et torchis, trône le nouveau Pape François, non pas le mien, l'autre, celui qui vient d'Amérique du Sud...

Bonne ambiance, les autres bénévoles d'une association amie, participent joyeusement à l'absorption du vin de riz et de l'alcool de riz, Mr Vuinh, le guide Bahnar qui a marié son fils hier est un ami de la maisonnée et nous fait bcp rire, il parle Anglais et Français et au fur et à mesure que l'alcool s'ecoule de la jatte, les langues se délient et l'atmosphère est très chaleureuse.

Après le bruit incessant des motos, des geckos, de la vie urbaine, il règne un calme absolu dans cet endroit, plus ventilé qu'à Kon Tum, la terrasse où nous mangeons à même le sol est en bois, les plats sont posés sur la natte et nous goûtons aux nombreux légumes,  mais grillé, salades (pas trop, j'ai mal au bide !), riz, fruits (jacquiers, ananas, bananes)

Les enfants ne pleurent jamais, sourient quand on les prend en photo, n'ont pas de jouets, et restent tranquilles sans rien demander.
Les femmes s'activent, les hommes boivent de la bière, de l'alcool de riz, fument et restent assez impassibles. Quelques rires fusent de temps en temps, on se débrouille pour se faire comprendre, au fil du temps Pheoh devient plus performante en Français et répète en riant 'je suis bourrée' !....

Retour à l'hotel vers 15h30

Repos, il fait chaud puis promenade en ville, marché, odeurs toujours aussi, insupportables dans la chaleur moite, un nouvel orage, pas trop impressionant cette fois-ci a éclaté vers 17h...

On bosse demain, il va falloir dormir !

Invitées avec Patrick Désir et Pheoh au mariage du fils de Mr Vuinh, guide Bahnar francophone et anglophone. repas de 400 personnes (petit mariage ici, disent-ils) avec les relations et famille qui viennent de tous les villages Bahnar, aussi loin soient-ils. Le repas commence à 11 h (la cérémonie a eu lieu 2 jours avant) et se termine à 14h, c'est la tradition. Les mariés et leurs parents passent de table en table pour porter un toast avec tous les invités, d'autres font de même, il a fallu résister et user de stratagèmes pour ne pas avoir à enfiler une dizaine de cannettes de bière, quelques rocks et on passe à d'autres activités ; retour à l'hotel pour éliminer les effets de la bière et de la chaleur, repos puis direction le marché pour acheter quelques jouets pour les enfants de l'orphelinat qui franchement n'ont pas grand chose pour "tuer" le temps.. les odeurs, les couleurs, la misère des vendeurs de rue et tout ce qui est vendu là peut vraiment surprendre....